Passionné de voile, le prof de Lebrun a participé à la Transquadra, une régate en deux étapes. Il est arrivé au terme de la première, dimanche à Madère. La suite en janvier 2015.
Il l’attendait avec impatience cette course au large. Mais pour participer à la Transquadra, l’obligation est d’avoir plus de 40 ans. Depuis dimanche, David Hamel, professeur de sciences au lycée Lebrun, a réalisé une partie de son rêve. Parti de Saint-Nazaire le 27 juillet avec François Gauchet, son coéquipier sur Zeta, il a rejoint l’île de Madère après six jours, treize heures et trente minutes de navigation à la voile. Se classant ainsi à la quarante-sixième place dans leur catégorie.
Le premier message, envoyé peu de temps après le départ précisait : « Bon départ au louvoyage, un peu de pluie pour des marins ravis. » Au coucher du soleil, les lumières des autres bateaux se sont allumées. « C‘était sympa de voir toute une ribambelle de feux tout autour », relate dans son blog le navigateur.
La première nuit en mer s’est avérée plus agitée que prévue. Le vent établi jusque-là à 15 noeuds (1) a doublé en intensité. « Ça a duré deux heures et tout est rentré dans l‘ordre. »
Première casse
Le challenge est de rattraper les bateaux devant eux. Pour gagner en vitesse, les deux marins tentent d’envoyer le spinnaker. « Mais lors de l‘envoi on a cassé l‘anneau de fixation du tangon », explique David Hamel. L’espar est nécessaire pour établir cette voile ballon située à l’avant du bateau. Au soir du troisième jour, la solution est trouvée. « On a fait un brêlage en cordage qui a l‘air de tenir. »
La régate continue. La moyenne du bateau depuis le début est d’environ 7,2 noeuds. Le cap Finisterre, en Espagne, est dépassé après quatre jours de navigation. Le vent souffle à 20 noeuds. Le bateau glisse tranquillement, en surfant de temps en temps sur les vagues. La nuit suivante, aucun concurrent n’est en vue. La seule compagnie réside en plusieurs dauphins. « Presque toute la nuit, ils tracent un sillon phosphorescent. »
Mauvaise option
Mais les ennuis continuent. En pleine nuit, la barre qui relie le pilote automatique casse, les obligeant à tenir la barre à tour de rôle. Au petit jour, le constat est sans appel : « On ne peut pas réparer et le pilote de secours ne barre pas lorsqu’il y a trop de vent et de mer. » Pas beaucoup de répit entre manger, dormir et barrer.
L’option de route qu’ils choisissent n’est pas la meilleure. « On se croyait déjà arrivé alors on a piqué tout droit. On aurait dû aller plus au sud pour avoir du vent plus fort et mieux orienté. Attention à la chute dans le classement. » Trois autres bateaux sont dans le même cas. « Notre marche est en dent de scie et la moyenne n‘est pas très élevée. »
L’arrivée se précise. Les deux compères espèrent terminer dimanche. Mais pas trop vite tout de même. « 5 h du matin, ça fait tôt non ? »
Et en effet, ils touchent terre dimanche 3 août. « On est super-content de notre course, de notre aventure, de notre voyage, on a des images plein la tête », se réjouit David Hamel. Le départ de la seconde étape sera donné fin janvier de Madère. Un trajet « deux fois et demi plus long », en direction de La Martinique.
(1) Un nœud = 1 852 mètres par heure
Le 08/08/2014
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