Jean Hatzfeld lors de sa conférence. | Ouest-France
Le journaliste et écrivain Jean Hatzfeld a parlé de la façon dont il a recueilli des témoignages après le génocide au Rwanda. Il en a fait quatre livres.
Le titre de la conférence de Jean Hatzfeld était Littérature et crimes de masse. Le journaliste de Libération raconte qu’il était en reportage à Sarajevo au moment du génocide des Tutsis par les Hutus au Rwanda. C’est en couvrant la coupe du Monde de football aux États-Unis en 1994 qu’il découvre le génocide qui s’est déroulé d’avril à juillet de cette année-là. Selon l’Organisation des nations unies (ONU) 800 000 personnes ont été massacrées en un peu plus de trois mois.
Les rescapés
Jean Hatzfeld se rend au Rwanda un peu plus tard. » Au retour, je me rends compte qu’un personnage n’est pas là, pas dans les reportages : le rescapé. C’est d’ailleurs une erreur collective des journalistes présents sur place « , explique le reporter de guerre de Libération.
Jean Hatzfeld décide de prendre un congé sans solde et part en 1999 au Rwanda. Il y rencontre 14 personnes qui ont échappé à la mort. Il raconte qu’il devait » faire avec les mensonges, les blocages, l’oubli, qui étaient au cœur du problème. Le mensonge est l’histoire. Pourquoi n’y a-t-il pas la vérité après un tel événement ? « se demande l’auteur qui passé deux années à recueillir des témoignages inlassablement et à écrire.
» Je voulais répondre à cette question : comment vit-on avec cela ? « Le livre s’appellera Dans le nu de la vie.
Dernière journée de la Semaine de la mémoire ce vendredi 6 mars. Avec au programme : conférence de Florence Hartmann à 10 h 30 (chapelle du lycée Lebrun) sur la mémoire interdite dans la région de Prijedor, nord-ouest de la Bosnie. À 14 h, même lieu : conférence sur le massacre de Srebrenica, 20 ans après. Témoignage à 9 h d’Ervin Blazevic, rescapé de Trnopolje, camp de concentration en 1992 en Bosnie.
Le 05/03/2015
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